Pour faire face au problème de la gestion de l’eau agricole, Emmanuel Macron avait plaidé en 2023 en faveur de la solution des retenues collinaires, moins polémique que les bassines.
Les retenues collinaires sont destinées à stocker les eaux de ruissellement. Ces eaux sont ensuite utilisées généralement pour de l’irrigation agricole. Elles peuvent aussi servir à des prélèvements des industries, la protection incendie, la production de neige de culture, la pisciculture et l’approvisionnement en eau potable.
Elles sont parfois déconnectées du réseau hydrographique mais pas toujours. Elles peuvent être reliées en série ou en parallèle à un cours d’eau. La plupart des retenues collinaires sont des petits ouvrages équipés de digues et d’un système de vidange, et sont destinés à l’usage des agriculteurs.
Quelle différence avec une bassine ?
Contrairement aux retenues collinaires, les bassines ne se remplissent pas avec l’eau de ruissellement, mais par pompage dans les nappes phréatiques en hiver quand elles sont remplies pour être utilisées en été quand le stock d’eau est moindre. Elles sont plutôt situées en plaine.
Une retenue collinaire n’est pas directement placée sur un cours d’eau, et a aussi moins d’impact qu’un barrage qui recouvre le milieu naturel.
Mise en oeuvre pratique
Quand elle est initiée par un agriculteur exploitant, la retenue collinaire vise à stocker un volume d’eau correspondant aux besoins de l’exploitation pour la campagne d’irrigation.
L’entretien du bassin doit être prévu. Il permet notamment de nettoyer les berges et la digue.
Le bassin doit être vidangé à une fréquence donnée (souvent une fois par an) pour éliminer les dépôts de vase au fond. Un bassin de décantation peut être ajouté à l’entrée de la retenue pour réduire les dépôts de matière.
Le trou creusé doit être étanchéifié par une bâche en polyéthylène, à moins que la nature du sol permette de conserver l’eau.
Le coût d’une retenue d’eau varie entre 10€/m3 stocké avec bâche et 5€/m3 stocké sans bâche. Ce qui inclus la réalisation d’une étude d’impact et le suivi administratif du projet.
Utilisation des tubes acier lors de la conception d’une retenue d’eau
Les tubes en acier servent à la fabrication des conduites de décharge et de trop-plein. Ces dispositifs permettent de contrôler le niveau de l’eau dans la retenue et de prévenir les débordements en cas de fortes pluies, contribuant ainsi à la sécurité et à la stabilité de la structure.
Dans le cadre de la préservation des écosystèmes aquatiques, les tubes en acier peuvent être utilisés pour construire des passages à poissons autour des retenues collinaires, facilitant le déplacement des espèces aquatiques et la continuité écologique des cours d’eau.
Pour les retenues collinaires destinées à l’irrigation, les tubes en acier sont souvent utilisés pour créer un réseau de distribution d’eau efficace, permettant d’acheminer l’eau depuis la retenue jusqu’aux zones agricoles concernées.
Procédure pour créer une retenue collinaire
Pour assurer une gestion équilibrée et durable de la ressource en eau, le législateur a prévu de soumettre les différents types de retenues à une nomenclature (article R. 214-1 du code de l’environnement).
Les articles R. 214-6 à R. 214-56 du code de l’environnement précisent les règles à respecter pour la déclaration et l’autorisation d’une retenue d’eau collinaire.
Les critères qui permettent de déterminer le régime administratif de la retenue d’eau correspondent aux paramètres suivants :
- superficie du plan d’eau : supérieure ou inférieure à 3 ha
- prélèvement effectué ou non dans une Zone de Répartition des Eaux
- mode d’alimentation de la retenue : sondage, forage, pompage, drainage, dérivation…
- volume total prélevé : supérieur ou égal à 200 000 m3 / an
- localisation ou non dans le lit mineur ou majeur d’un cours d’eau
- constitution d’un obstacle à l’écoulement des crues ou à la continuité écologique
- hauteur de la retenue
- volume d’eau stocké
- situation sur une zone humide
- types de travaux d’entretien prévus
- mode de vidanges
Le service instructeur obtient un accord de différents organismes :
− la commission locale de l’eau
− le gestionnaire du domaine public fluvial, le cas échéant,
− le préfet coordonnateur de bassin si besoin d’une planification de la ressource en eau au niveau interrégional,
Puis, une ouverture de l’enquête publique permet de déterminer l’acceptabilité du projet par la population locale et d’évaluer les impacts environnementaux et socio-économiques potentiels de la retenue d’eau. Cette enquête vise à recueillir les avis, suggestions, et éventuelles oppositions des citoyens et des acteurs locaux concernés. Elle contribue également à la transparence du processus décisionnel et assure la participation du public à la prise de décision.
Le pétitionnaire doit aussi présenter un document d’incidences incluant une analyse des impacts du projet sur la ressource en eau, le milieu aquatique, l’écoulement, le niveau et la qualité des eaux, y compris de ruissellement, les zones humides, les frayères, les espèces aquatiques protégées…
Le pétitionnaire doit décrire les mesures envisagées pour corriger ou compenser les incidences potentielles de la retenue, en phase travaux et en phase d’exploitation.
L’étude d’impact est obligatoire dès lors que le coût total du projet de retenues s’avère
supérieur ou égal à 1 900 000 euros ou pour les ouvrages de stockage d’eau d’une superficie égale ou supérieure à 10 hectares. Il faut prévoir environ une vingtaine d’années pour amortir ces installations qui coûtent plusieurs centaines de milliers d’euros.
Exemple de retenues d’eau notables
La ville de La Clusaz, en Haute-Savoie, gère un projet de retenue collinaire de près de 150 000 m³ sur le plateau de Beauregard. Elle est destinée en hiver à alimenter les canons à neige du domaine skiable et à la fourniture d’eau potable à la population et à l’activité pastorale.
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